Nous prenons des décisions en anticipant les regrets que nous pourrions ressentir si notre choix avait été différent. Une lésion dans une région particulière du cerveau, le cortex orbitofrontal, altère la capacité à ressentir
l’émotion du regret et modifie les capacités de prise de décision. Des données obtenues par l’imagerie par Résonance Magnétique Fonctionnelle chez les sujets sains montrent qu’un circuit neuronal spécifique impliquant le cortex orbitofontal, l’amygdale et le cortex cingulaire s’active lorsque les sujets sont face à un résultat défavorable alors qu’il aurait pu être meilleur s’ils avaient fait un autre choix, et qu’ils ressentent du regret suite à une mauvaise décision. Après un certain temps d’exposition à la tâche expérimentale, le même circuit s’active lorsque les sujets sont simplement en train de choisir et donc sont cette fois en situation d’anticiper le regret futur. Nos décisions semblent être donc déterminées par plusieurs facteurs dont un très important est la capacité à éprouver du regret anticipé.
Angela Sirigu, Neuropsychologie de l’Action, Centre de Neurosciences Cognitives (UMR 5229), Université Claude Bernard Lyon 1