Date de début:
17:00
Date de fin:
18:00
Lieu:
CNRS
Ville:
Paris
Producteur:
-

Durée:
59:47
Type:
video/mp4
Poids:
437.09 Mo
Format:
mp4
Résolution:
720x576
Codec:
-

Vers une épistémologie des modèles et des simulations comparative, discriminante et applicable Franck Varenne

Quel type de connaissance peut-on attendre d’un modèle ou d’une simulation ? Une représentation théorique ? Une exploration de concept ? Ou une connaissance quasiempirique extraite d’un « laboratoire virtuel » ?
Dans les sciences des systèmes complexes, en particulier, la diversité des usages des modèles et des simulations (M&S) est considérable. Une enquête comparative montre qu’un discours épistémologique général sur les M&S ne peut plus guère aider à distinguer rigoureusement les différents types de connaissances acquises au moyen de chaque pratique particulière. C’est d’autant plus vrai avec l’essor récent, dans la dernière décennie, de modes de formalisation plus complexes encore : formalisations computationnelles, parfois mixtes ou plurielles (pluriformalisations), formalisations multi-échelles ou à multimodèles.

Partie d’une étude comparative des différentes connaissances apportées par différents types de modèles et de simulation de croissance de plantes (Varenne 2003, 2007, 2008a-b), ma recherche se prolonge aujourd’hui par une enquête comparative similaire en sciences humaines (Dubois et al. 2007 ; Varenne 2009 ; Phan & Varenne 2009).

De cette approche comparative et de mon interaction avec les praticiens, il a résulté le besoin d’ébaucher une épistémologie à la fois discriminante et applicable. En particulier, il en a résulté :

1) la proposition d’introduire une caractérisation plus fine de ce qu’est une simulation, par contraste avec ce qu’est un modèle ; la proposition corrélative de clarifier les rapports possibles entre modèle et simulation

2) la proposition de distinguer entre trois types différents de simulation sur ordinateur (numérique, algorithmique, informatique) ;

3) la proposition d’introduire les concepts de hiérarchie dénotationnelle et d’iconicité relative pour distinguer et classer les apports en connaissance de chaque type de M&S au regard de la connaissance mobilisée par le thématicien : apport théorique, empirique, d’exploration conceptuelle ou de combinaison de modèles (Varenne 2009 ; Phan & Varenne 2009).

Ces concepts sont épistémologiques et applicables parce qu’ils permettent d’expliquer pourquoi précisément (i.e. sans se limiter à la seule invocation de la diversité du jeu pragmatique des acteurs) un même formalisme peut, dans un contexte thématique donné, valoir comme une exploration de concept, alors qu’il peut valoir comme une enquête empirique, dans un autre.
Plus généralement, cette recherche tend à montrer qu’une épistémologie des modèles du complexe doit travailler au plus près des pratiques, qu’elle doit bâtir ses propres outils et qu’elle doit se méfier des sirènes de la généralisation et du transfert conceptuel prématurés.

Franck Varenne Département de philosophie, Université de Rouen - rattaché au laboratoire Groupe d’Étude des Méthodes de l’Analyse Sociologique (GEMAS, UMR 8598), Université de Paris-Sorbonne (Paris 4)

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