On voit réapparaître à intervalles réguliers les questions relatives à la justification du rôle et de la présence des documentalistes dans le milieu de la recherche scientifique. L’émergence d’une ère nouvelle numérique semble l’occasion de reformuler cette interrogation. La nature, la propriété, l’accès, l’usage de l’information changent avec la généralisation des supports numériques de production, d’archivage, de diffusion. La présence d’un intermédiaire ne semble plus aussi nécessaire pour parvenir de manière autonome, à un résultat satisfaisant. S’il est reconnu ou admis que les outils de signalement, d’interrogation permettent à chacun de mener ses propres recherches, la production, la mise en circulation et la conservation des documents numériques nécessitent au-delà de leur création intellectuelle, un savoir-faire, des compétences qui semblent être du ressort des documentalistes. De fait, le problème s’est déplacé : la généralisation des réseaux numériques a permis de passer de l’accès à la référence à l’accès au document lui-même. Mais quel type de document ? Que signifie pour un documentaliste signaler et donner accès à des documents dont le statut d’archive n’est pas assuré ? Comment sont produits ces documents, qui les diffuse ? On voit se dessiner un nouveau profil pour le documentaliste : il devient prescripteur des règles de production et de diffusion des documents qu’il a pour mission de signaler et de diffuser. A travers une expérience collective de production et de diffusion d’information scientifique sur les réseaux : Cyberthèses, l’exposé tentera de présenter le profil de documentaliste acteur indispensable de la communication scientifique électronique.
Jean Paul DUCASSE, Responsable scientifique du programme francophone Cyberthèses - Division ERAD - Université Lyon 2