Le mouvement du libre accès a été décliné sous différentes formes depuis une dizaine d’années. Il puise son origine dans un principe idéaliste qui veut que la technologie nous libère de l’emprise maléfique des éditeurs scientifiques (de revues papier) en proposant des solutions alternatives meilleures et plus économiques. Cependant, on s’aperçoit peu à peu aujourd’hui que le « bon vieux » système est nettement plus robuste qu’on ne le supposait au départ et que les éditeurs apportent après tout une (certaine) plus-value. Dans le contexte de la « crise des périodiques » (serial crisis), dont la responsabilité est attribuée, par commodité, aux éditeurs (commerciaux), le mouvement a fait des adeptes dans le monde des bibliothèques, qui y a vu une solution aux problèmes budgétaires et un moyen d’échapper à ceux qui en sont la cause. La réalité est toute autre cependant puisque le mouvement n’a pas réussi à mettre en œuvre son utopie et que les possibilités les plus prometteuses sont en train d’être testées avec des modèles économiques qui présentent certaines carences fondamentales, à la fois du point de vue financier et du point de vue de la politique d’incitation des auteurs. Selon l’auteur de la communication, les conditions d’accès se sont considérablement améliorées au cours des sept dernières années et rien n’indique que les acteurs actuels (auteurs, lecteurs/utilisateurs, bibliothécaires, éditeurs, etc.) soient à ce point mécontents que la révolution du libre accès vienne combler le besoin profond comme elle le prétend.
Pieter BOLMAN, Directeur des Relations STM, Elsevier Science