La communication proposée vise à décrire la mise en œuvre d’un projet de recherche appliquée dans le domaine de la post-édition, projet mené conjointement par des linguistes et des ingénieurs informaticiens. Ce projet a consisté en l’élaboration d’une application et d’une interface de post-édition dédiée, destinée à se greffer à un outil classique de traduction automatique (TA). La post-édition consiste en effet à apporter, par le biais d’une intervention humaine, des améliorations au texte cible produit par l’outil de TA. Malgré les récents progrès en la matière (notamment par le biais d’une combinaison règles syntaxiques/statistiques), les systèmes informatiques produisent toujours des traductions de qualité insuffisante, nécessitant une révision plus ou moins importante de la part du traducteur, notamment en fonction des domaines de spécialité traités. Pour peu que la syntaxe du texte s’éloigne de la simplicité des langages contrôlés, ce qui est presque toujours le cas, nombre de non-sens, faux-sens et autres maladresses d’ordre stylistique viennent ponctuer le texte d’arrivée. Certaines erreurs récurrentes sont inévitables dans la mesure où elles ne peuvent être corrigées en amont, via une modification des règles syntaxiques ou des dictionnaires intégrés dans le logiciel, compte tenu des limites technologiques, linguistiques et sémantiques de ce dernier.
C’est pourquoi, sous l’impulsion d’une société spécialisée dans le domaine de la TA, il nous a semblé essentiel de chercher à produire une solution permettant d’accélérer la phase de post-édition, à travers l’intégration d’outils spécifiques (marquage des mots non traduits, proposition de synonymes, possibilité de déplacement de mots, boîtes de dialogue, listes de choix accessibles par simple clic, etc.)
Nous proposons donc de passer en revue les différentes étapes ayant mené à l’élaboration de ladite application (constitution de corpus multilingues, typologie et analyse des erreurs les plus récurrentes, création d’une boîte à outils, tests sur utilisateurs, projection de coûts, etc.) et de procéder à une démonstration de cette interface. Nous nous interrogerons également sur la pertinence et l’efficacité des outils de traduction automatique ainsi que leur intégration dans l’environnement du traducteur.
S. Peraldi, ISIT