Date de début:
16:00
Date de fin:
16:00
Lieu:
Cité des Congrès
Ville:
Lyon
Producteur:
-

Durée:
24:27
Type:
video/mp4
Poids:
159.8 Mo
Format:
mp4
Résolution:
320x240
Codec:
-

La mémoire des hommes - 4 François Mauguière

Notre cerveau, dont le volume est d’un peu plus d’un litre, qui contient 100 milliards de neurones dont chacun se connecte par un millier de synapses à d’autres neurones est, à ce jour, la dernière version des organes ‘à mémoire’ mise sur le marché de l’évolution. La vision neurologique de la mémoire se fait surtout au travers du prisme des amnésies transitoires ou permanentes. Depuis deux décennies grâce à l’imagerie fonctionnelle, cette vision s’est enrichie de la possibilité d’observer à la fois dans le temps, avec une précision inférieure au millième de seconde, et dans l’espace, avec une précision millimétrique, comment le cerveau filtre les informations ‘pertinentes’ et les incorpore dans des réseaux neuronaux parallèles et distribués, et comment il s’y prend pour réactiver ces réseaux afin de nous donner accès à nos souvenirs. À propos de l’exemple de notre empathie à la douleur d’autrui je montrerai comment notre cerveau incorpore en moins de 200 millième de secondes, et sans nous en tenir informés, le contenu douloureux d’une image là même où se trouvent les neurones qui intègrent nos propres perceptions douloureuses. L’existence de ces ‘neurones miroirs’ découverts récemment par Giacomo Rizzolatti éclaire d’un jour nouveau nos conceptions de l’apprentissage. La fiabilité des processus parallèles distribués qui assurent la mémorisation a son talon d’Achille sous la forme d’une petite structure située à la face interne de nos lobes temporaux appelée hippocampe. Lorsque les hippocampes sont détruits l’activation des réseaux neuronaux support des ‘traces’ mnésiques, et donc la consolidation de nouveaux souvenirs, est rendue impossible. L’amnésie antérograde par lésion bi-hippocampique est un oubli à mesure de toute nouvelle expérience. Une grande partie des connaissances neurologiques sur la mémoire repose sur ce modèle de l’amnésie hippocampique qui fut chirurgicalement, et involontairement, provoquée en 1953 chez un patient nommé H.M., lequel, jusqu’à son décès en 2008 vécut ses 55 dernières années sans en garder le moindre souvenir

FRANÇOIS MAUGUIERE, professeur de neurologie a l’université Claude-Bernard - Lyon 1

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