L’idée de progrès sous-tendait, depuis des siècles, la plupart des activités et des rêves de l’occident. L’esprit des Lumières, qui la symbolisait, semblait même devoir s’étendre à toute l’humanité. Mais, cette idée se trouve aujourd’hui en butte à bien des doutes.
Ainsi, nombre de parents pensent, en France et ailleurs, que leurs enfants vivront moins bien qu’eux-mêmes. La situation géopolitique donne des signes d’un retour à la barbarie. Le communautarisme menace le vivre ensemble. La crise écologique semble remettre en cause le productivisme et la technologie. Il n’est pas jusqu’à l’ambition d’une recherche de la vérité qui ne tombe sous le coup d’un relativisme généralisé.
Ce retournement n’est pas sans paradoxe. En effet, nous n’avons jamais été aussi proches, en particulier grâce à la convergence numérique, de réaliser des avancées décisives dans des domaines comme la santé, l’éducation, les services, la communication entre les hommes, la compréhension des phénomènes complexes.
Dès lors, il devient nécessaire de comprendre ce qui justifie un tel retournement. S’agit-il d’un signe de maturité qui déboucherait sur une façon plus sage, moins arrogante, d’envisager le monde, la société, la pensée ? Ou, au contraire est-ce le signe d’un déboussolement et d’une démission ? Une nouvelle perspective va-t-elle, doit-elle se substituer à celle du progrès ? Ou celui-ci est-il toujours d’actualité moyennant une révision de nos concepts ?
